Accès au contenu exclusif avec MedOK@headerTag>
Pourquoi se connecter à la platforme Coloplast Professional ?
Accédez aux e-learnings complets sur différentes thématiques adaptées à votre contenu
Accédez à l'ensemble des informations sur nos produits
Respectez les exigences du code de la santé publique et de l'ANSM
Restez informés de nos mises à jour
Nutrition & Hydratation
Une forte relation existe entre l’état nutritionnel (y compris l’hydratation) et le développement d’une escarre1. C’est pourquoi une partie entière est dédiée à ce sujet, en plus de la conduite à tenir en prévention.
Dans la section suivante, vous retrouverez :
- Corrélation état nutritionnel / escarres
- Evaluation nutritionnelle
- Critères cliniques de dénutrition
- Critères biologiques de dénutrition
- Besoins nutritionnels
CORRELATION ETAT NUTRITIONNEL / DEVELOPPEMENT DES ESCARRES
La nutrition joue un rôle important dans la prévention et la cicatrisation des escarres et est essentielle au maintien de l’intégrité tissulaire.
Une altération de la nutrition et une réduction de l’apport nutritionnel sont significativement associées au développement d’une escarre et à un temps de cicatrisation allongé. De plus, le manque de vitamines et d’oligo-éléments peut également prédisposer le patient à un risque accru d’escarre
Pour aller plus loin
Cliquez ici pour retrouver le tableau de correspondance entre différents nutriments, leurs fonctions et l'effet de leur déficience sur la cicatrisation2 :
Nutriments |
Fonctions |
Effets de la déficience |
---|---|---|
Protéines |
|
|
Acides gras essentiels |
|
Altération de l’immunocompétence (réponse immunitaire normale) |
Lipides et glucides |
Nécessaire pour éviter que les protéines alimentaires ou tissulaires soient utilisées comme source d’énergie |
La perte des réserves lipidiques augmente le risque d’escarre |
Vitamines B |
|
Altération de l’immunité |
Vitamine C |
|
|
Vitamine E
|
|
En excès :
|
Fer |
|
|
Zinc |
Cofacteur enzymatique pour :
|
|
Cuivre |
|
Déficience peu probable |
Manganèse |
Co-facteur des métalloenzymes |
En cas de déficience, le magnésium se substitut |
Sélénium |
Protection cellulaire des dommages liés au peroxyde d’hydrogène (via incorporation dans la glutathione peroxydase) |
Altération de la fonction des macrophages |
Une autre catégorie de facteurs de risques abordée dans la littérature est spécifique aux interventions chirurgicales et inclus la durée de l’intervention, la position, l’utilisation de support anti-escarre1…
ÉVALUATION NUTRITIONNELLE
L’intervention nutritionnelle commence par l’évaluation du statut nutritionnel et le dépistage d’un risque nutritionnel. L’objectif est de s’assurer que l’apport alimentaire contient suffisamment de nutriments pour maintenir ou améliorer l’état nutritionnel. Une évaluation nutritionnelle doit être effectuée à l’entrée dans un nouveau cadre de soins de santé et à chaque fois l’état d’un patient se modifie pouvant ainsi augmenter le risque de malnutrition1.
L’évaluation nutritionnelle devrait inclure1 :
- Le poids actuel et le poids habituel
- L’historique de gain / perte de poids involontaire
- L’apport nutritionnel par rapport aux besoins (y compris les besoins en protéines, en calories et en liquides)
- L’appétit
- La santé dentaire
- Les difficultés de mastication / déglutition
- La capacité de la personne à se nourrir
- Les antécédents médicaux / chirurgicaux pouvant avoir un impact sur l’absorption des nutriments
- L’interaction médicament / nutriment
- L’influence des facteurs psychosociaux (finances, préférences alimentaires, disponibilité d’installations de préparation d’aliments) et culture / mode de vie
S’assurer que la personne peut tolérer et/ou gérer le régime recommandé est essentiel. Un recours à un orthophoniste peut être fait pour une évaluation de la déglutition en présence de difficultés à mâcher ou à avaler1.
CRITERES CLINIQUES DE DENUTRITION
Différents outils sont utilisés chez les personnes âgées (> 70 ans)3 :
Vous pouvez retrouver certains d’entre eux dans les outils mis à votre disposition
En pratique
Calcul de l’IMC :
IMC = Poids (kg) / Taille (m2)
Pour les personnes âgées (> 70 ans) :
Dénutrition = IMC < 21 kg/m2
Calcul de la perte de poids3 :
% amaigrissement = Poids habituel/Poids actuel ×100
Pour les personnes âgées :
- Perte ≥ 5 % en 1 mois ou ≥ 10% en 6 mois = dénutrition simple
- Perte > 10 % en 1 mois ou > 15 % en 6 mois = dénutrition sévère
Score MNA (Mini Nutritional Assessement) :
Le MNA ou « évaluation nutritionnelle minimale » est un index semi-quantitatif multifactoriel qui permet de dépister la dénutrition en institution et de quantifier le risque nutritionnel en particulier au cours d’un trouble moteur, d’un stress ou d’une maladie psychologique3.
Un score < 17 reflète une dénutrition
Score MUST (Malnutrition Universal Screening Tool)4 :
Le score de risque MUST (en 5 étapes) a été développé en Angleterre pour faciliter l’identification des adultes qui sont en insuffisance pondérale et à risque de malnutrition, ainsi que ceux qui sont obèses. Il n’est pas conçu pour détecter des carences en vitamines et minéraux ni des apports excessifs en ce type de nutriments5.
En pratique
- Albumine sérique
En raison de sa demi-vie longue de 12 à 21 jours4, l’intérêt de l’albumine sérique comme marqueur nutritionnel peut être discutée2. En effet, une albumine basse va refléter un état général plutôt que de représenter l’état nutritionnel1. Pendant les périodes d’inflammation, la production de cytokines peut entrainer le retour d’albumine dans le foie, entraînant une diminution des niveaux d’albumine sérique. Au contraire, la déshydratation peut entrainer une augmentation des taux d’albumine sérique4. De plus, sa demi-vie longue, ne permet pas de suivre les impacts des interventions nutritionnelles8. Toutefois, l’albumine reste un marqueur de dénutrition chez le sujet âgé après élimination des autres causes d’hypoalbuminémie3.
Dénutrition du sujet âgé3
- Moyenne : albuminémie entre 30 et 35 g/l
- Sévère : albuminémie < 30 g/l
- Pré-albumine
La pré-albumine, avec sa courte demi-vie de 2 à 3 jours, était traditionnellement considérée comme un indicateur plus précis4. Malheureusement, il est soumis aux mêmes facteurs qui influent sur les taux d’albumine, ce qui le rend également problématique. Les niveaux de pré-albumine peuvent diminuer en raison du stress métabolique et de l’inflammation ou être maintenus malgré la malnutrition4.
Aujourd’hui, différents index multiparamétriques permettent de définir et de suivre le statut nutritionnel. L’index de Buzby ou Nutritional Risk Index (NRI) est calculé grâce à l’albuminémie3.
NRI = (1,519 × albuminémie) + (0,417 × Poids habituel / Poids actuel) ×100
Il permet de répartir les patients en 3 classes :
> 97,5% : état nutritionnel normal
83,5 à 97,5% : dénutrition modérée
< 83,5% : dénutrition sévère
BESOINS NUTRITIONNELS
Chez les patients porteurs d’escarres, comme lors de toute alimentation, la prise en charge doit assurer, pour être complète, un apport en énergie, protéines, vitamines, oligoéléments, électrolytes et eau3.
Les recommandations pour les besoins sont :
En calories : 25-35 kcal / kg de poids corporel / jour avec une augmentation de 5-10 kcal / kg de poids corporel / jour
Pour traiter la dénutrition
- En glucides : 3 à 4 g/kg/j sans dépasser 5,5 g/kg/j
- En lipides : 0,5 à 1,5 g/kg/j sans dépasser 2 g/kg/j
- En protéines : 1,0 à 1,5 g/kg/j
References
- Registered Nurses’ Association of Ontario (RNAO). Clinical Best Practice Guidelines: Risk Assessment and Prevention of Pressure Ulcers (Revised 2011 Supplement). 2005. Available from: https://rnao.ca/sites/rnao-ca/files/Risk_Assessment_and_Prevention_of_Pressure_Ulcers.pdf
- Collins C. Nutrition and wound care. Clinical nutrition highlights. 2006;2(3):2-7.
- Desport JC, et al. Evaluation nutritionnelle et mesure de la dénutrition. Club de réflexion des cabinets et groupes d’Hépato-gastroentérologie. Fiche de recommandations alimentaires. 2010. https://www.cregg.org/wordpress/wp-content/uploads/2012/06/documents-nutrition-evaluation.pdf
- Posthauer ME, et al. Nutrition: a critical component of wound healing. Adv Skin Wound Care 2010;23:560-72.
- BAPEN. La brochure explicative du MUST. https://www.bapen.org.uk/images/pdfs/must/french/must-exp-bk.pdf