La sclérose en plaques est une maladie dégénérative touchant le système nerveux central (plus particulièrement la transmission des messages du cerveau et de la moelle épinière vers les différents organes). Elle se manifeste généralement par une altération des fonctions corporelles et cognitives, notamment une perte de contrôle du système d’élimination qui comprend la vessie et l’intestin.
Près de 8 patients atteints de sclérose en plaques sur 10 rapportent avoir des troubles urinaires1.
→ Conséquences de la sclérose en plaques sur la fonction urinaire
Dans le cas de la sclérose en plaques, l’altération de la gaine de myéline entourant les neurones perturbe la transmission des signaux allant du cerveau aux différentes parties du corps dont l’appareil urinaire.
Plusieurs problèmes peuvent survenir2 :
- Hyperactivité de la vessie (HAV) : la vessie a tendance à se contracter de manière inappropriée, des envies fréquentes voire urgentes d’uriner parfois accompagnées de fuites d’urines apparaissent alors,
- Dyssynergie vésico-sphinctérienne (DVS) : le sphincter urinaire peut également rester contracté (fermé) lors de la phase de miction empêchant la vidange complète de la vessie (rétention),
- HAV + DVS avec retentissement rénal : dans certaines situations, il y a coexistence d’une hyperactivité de la vessie et d’une dyssynergie vésico-sphinctérienne. La vessie se contracte de manière inappropriée et le sphincter reste fermé. Il y a donc risque de remontée anormale des urines vers les reins (reflux urinaire),
- Vessie hypocontractile : à l’inverse, certaines fois, la vessie se contracte mal, ce qui peut causer une vidange incomplète, appelé rétention urinaire,
- Insuffisance sphinctérienne : le sphincter urinaire peut mal se contracter et être ainsi à l’origine de fuites urinaires.
Le retentissement fonctionnel de ces troubles peut être considérable, limitant les activités sociales, professionnelles, affectives ou sexuelles. Ils peuvent aussi être responsables à court ou long terme de complications médicales (infections urinaires, calculs, altération du fonctionnement des reins…). La prise en charge de ces troubles urinaires d'origine neurologique est donc primordiale. L'autosondage intermittent (ASI) est reconnu depuis longtemps comme étant la meilleure solution de prise en charge de ces problèmes de continence3.
En savoir plus sur le sondage urinaire intermittent >
→ Conséquences de la sclérose en plaques sur la fonction digestive
Les troubles urinaires peuvent être associés à des troubles colorectaux (constipation chronique et/ou fuites fécales) qui nécessitent une prise en charge spécifique.
En savoir plus sur les troubles colorectaux des patients atteints de SEP >
Références
- de Seze J et al. Troubles urinaires et sclérose en plaques : mieux les détecter pour mieux les prendre en charge, Pratique Neurologique – FMC. doi.org/10.1016/j.praneu.2021.10.007.
- de Sèze M, Gamé X. Sclérose en plaques et pelvipérinéologie : troubles vésico-sphinctériens, sexuels et maternité [Multiple sclerosis and pelviperineology: Urinary and sexual dysfunctions and pregnancy]. Prog Urol. 2014 Jun;24(8):483-94.
- Gamé X. Intermittent catheterization: Clinical practice guidelines from Association Française d'Urologie (AFU), Groupe de Neuro-urologie de Langue Française (GENULF), Société Française de Médecine Physique et de Réadaptation (SOFMER) and Société Interdisciplinaire Francophone d'UroDynamique et de Pelvi-Périnéologie (SIFUD-PP). Prog Urol. 2020 Apr;30(5):232-251.