Accès au contenu exclusif avec MedOK@headerTag>
Pourquoi se connecter à la platforme Coloplast Professional ?
- Accédez aux e-learnings complets sur différentes thématiques adaptées à votre contenu
- Accédez à l'ensemble des informations sur nos produits
- Respectez les exigences du code de la santé publique et de l'ANSM
- Restez informés de nos mises à jour
Introduction
Le soin des plaies, et notamment des plaies chroniques, représente un défi majeur, à la fois pour les patients, les institutions et pour les soignants¹. En effet, la prise en charge peut être complexe car elle nécessite une connaissance de l’étiologie des plaies mais également des pathologies associées (diabète, insuffisance veineuse ou artérielle). En suivant le Parcours vers la cicatrisation, vous empruntez le chemin le plus court vers la cicatrisation en 5 étapes grâce à une méthode claire et fondée sur des preuves.
Qu’est-ce qu’une plaie chronique ?
Une plaie chronique est une plaie dont le délai de cicatrisation est allongé. Une plaie est considérée comme chronique après 4 à 6 semaines sans évolution majeure, selon son étiologie. Les types des plaies chroniques incluent entre autres les ulcères de jambe, les escarres, les plaies du pied diabétique et les moignons d’amputation².
Le saviez-vous ?
Toute plaie aiguë peut se transformer en plaie chronique en l’absence d’une prise en charge appropriée!
Étape 1 : Comment évaluer le patient présentant une plaie chronique?
Afin d’évaluer une plaie chronique efficacement, il convient d’adopter une approche holistique, en prenant en compte à la fois le patient et la plaie³.
Une évaluation holistique de la plaie prend en compte de nombreux paramètres au-delà de la simple biologie de la plaie, et nécessite une coordination entre vous et les autres professionnels de santé impliqués dans la prise en charge³. Les plaies chroniques doivent être réévaluées au minimum toutes les 4 semaines⁴.
Comment évaluer le patient dans son ensemble? ⁽³⁻⁴⁾
💡 Déterminer l'âge, la mobilité, la dextérité, les capacités du patient à comprendre les soins.
💡 Lister les traitements en cours et les antécédents de traitement en identifiant ceux susceptibles d'entraver le processus de cicatrisation (corticoïdes, anti-inflammatoires non stéroïdiens, immunosuppresseurs).
💡 Vérifier la présence de comorbidités, de pathologies se dégradant ou non contrôlées, d’autres plaies ou de risque d’escarre.
💡 Examiner les antécédents cliniques (chirurgies, plaies, maladies, allergies à des médicaments, etc.).
💡 Déterminer les facteurs de risque (dénutrition ou malnutrition, sédentarité, tabagisme, alcoolisme, toxicomanie).
💡 Explorer la présence d’insuffisance vasculaire.
💡 Rechercher la présence de maladies dermatologiques et de complications telles que des réactions cutanées aux pansements.
💡 Évaluer le contexte sociologique (instabilité des revenus /de l’emploi, logement, réseau social, isolement, niveau de qualité de vie global).
💡 Identifier des problèmes psychologiques (dépression, anxiété...).
💡 Être attentif à l’intensité de la douleur ressentie par le patient (lors du changement de pansement et au cours du plan de traitement).
Comment évaluer la plaie?³
💡 Déterminer la cause de la plaie (l’étiologie de la plaie).
💡 Comprendre l’historique de la plaie, la durée et la progression de la cicatrisation.
💡 Vérifier la présence ou l'absence de signes d'infection.
💡 Noter l’emplacement de la plaie, mesurer sa taille (longueur et largeur) et évaluer sa profondeur.
💡 Évaluer la quantité et le type d'exsudat
💡 Évaluer les berges de la plaie
💡 Évaluer la peau périlésionnelle
A garder en tête :
Une plaie est propre à un patient, le patient se trouve dans son environnement et cet environnement fait partie d’un système de santé... Tout est lié!
Étape 2 : Comment élaborer un plan de traitement? ⁽³⁻⁴⁾
Une fois votre évaluation holistique du patient et de la plaie réalisée, un plan de traitement fondé sur des données factuelles doit être élaboré. Il devra définir le protocole à suivre et que ce dernier soit accepté par toutes les personnes impliquées - y compris le patient et sa famille/ses aidants.
Votre plan de traitement doit avoir pour objectifs de :
- Agir sur la cause sous-jacente/l’étiologie de la plaie.
- Prendre en compte les comorbidités existantes.
- Garantir une préparation et une gestion efficaces du lit de la plaie.
- Choisir les pansements appropriés
L’aide mémoire pour élaborer le plan de traitement
💡 Permet d’dentifier les membres de l'équipe de soins pluridisciplinaire.
💡 Être accessible et compris par tous les membres de l'équipe soignante (par exemple, médecins, infirmiers, intervenant à domicile).
💡 Être compris et accepté par le patient et sa famille/ses aidants.
💡 Documenter clairement le parcours de soins, y compris le traitement spécifique de la peau périlésionnelle et du lit de la plaie.
💡 Inclure des étapes/objectifs spécifiques pour l’évolution de la cicatrisation de la plaie (à court et à long terme).
💡 Expliquer ce qu’il faut faire si les objectifs ne sont pas atteints.
💡 Identifier les facteurs de risque, les évènements indésirables à surveiller et les instructions à suivre en cas de survenue ou de suspicion d’une infection.
💡 Permettre au patient de savoir quand alerter le personnel soignant (signes d’alerte/ symptômes d’infection et d'ischémie).
A garder en tête:
Un plan de traitement devrait toujours tenir compte des préférences personnelles du patient, de sa capacité à participer aux soins et de son réseau personnel de soutien.
L’adhésion thérapeutique est un facteur essentiel afin de prévenir les complications et de cicatriser les plaies chroniques. L'inclusion des patients dans la prise de décision et une éducation continue est le meilleur moyen d’améliorer l'état de santé.
Étape 3 : Comment gérer une plaie chronique? ⁽³⁻⁴⁾
Lors de la prise en charge d’une plaie chronique, votre principal objectif doit être de prévenir les complications et de créer un environnement optimal à la cicatrisation, en fonction de l’étiologie (la cause) de la plaie.
En vous appuyant sur votre évaluation holistique, il serait pertinent de tenir compte des normes et les recommendations de soins fondées sur des preuves cliniques :
- Évaluer et traiter les causes sous-jacentes et contrôler les comorbidités (revascularisation, contention, décharge).
- Préparer le lit de la plaie et la peau périlésionnelle (nettoyage, détersion mécanique (si nécessaire)).
- Gérer l’exsudat.
- Prendre en charge l’espace à cicatriser (espace vide entre le pansement et le lit de la plaie = espace mort).
- Prévenir ou traiter une éventuelle infection.
La façon dont vous traitez les causes sous-jacentes et contrôlez les comorbidités dépendra du cas particulier du patient.
Comment nettoyer la plaie?
💡Utiliser du sérum physiologique ou de l'eau du robinet et du savon.
❌ Ne pas utiliser d'antiseptiques en systématique.
🤔 N'envisagez d'utiliser des solutions contenant un surfactant, un antiseptique ou agent antimicrobien qu'en cas de suspicion d'infection ou de biofilm⁵ (sur indication médicale, de manière temporaire, en respectant les conditions de bon usage, avec réévaluation régulière).
💡 Essayer de porter les solutions de nettoyage à température corporelle en les chauffant quelques minutes dans les mains.
💡 Appliquer la solution sur le lit de la plaie et la peau périlésionnelle afin de détacher les tissus superficiels dévitalisés, les débris issus de la plaie, les débris extérieurs à la plaie et le biofilm.
Comment effectuer la détersion mécanique?
💡 Déterger uniquement les plaies présentant une vascularisation adéquate sauf contre-indication comme l’atteinte artérielle, le cancer, le patient sous anticoagulant.
💡 Éliminer les tissus nécrotiques, les desquamations, les débris et le biofilm à l'aide de pinces, curette ou scalpel. Des compresses de gaze de détersion peuvent également être utilisés.
💡 Déterger les berges de la plaie afin de vous assurer que la peau s'aligne avec le lit de la plaie pour faciliter la cicatrisation.
💡 Envisager une détersion énergique lorsque des signes d’infection ou de développement de biofilm sont présents. Elle peut se révéler très douloureuse pour le patient. Prémédiquer avec un antalgique ou du MEOPA (si besoin, sur prescription médicale).
💡 Orienter le patient vers un spécialiste du soin des plaies si une détersion sort du cadre de votre pratique courante (détersion conservatrice précise, chirurgicale, mécanique, par ultrasons à basse fréquence, chimique ou autolytique).
Comment gérer l’exsudat?
La production d’exsudat fait partie intégrante de la cicatrisation. Cependant, une production excessive ou insuffisante d’exsudat, ou son accumulation dans le lit de la plaie peut retarder la cicatrisation et entraîner une infection. Afin de gérer l’exsudat, vous devez :
💡 Traiter les raisons systémiques d’une production excessive ou insuffisante d’exsudat (c.-à-d. thérapie par compression inadéquate pour les plaies des membres inférieurs, œdème des membres inférieurs, problème nutritionnel, déshydratation ou colonisation critique).
💡 Adapter la fréquence de renouvellement des pansements.
💡 Choisir le pansement avec une capacité de gestion des exsudats (absorption et évaporation) adaptée à la plaie et permettant de combler l’espace à cicatriser.
💡 Éduquer/sensibiliser le patient aux techniques de gestion de l’exsudat (compression, élévation, hydratation, fréquence de remplacement des pansements, etc.)
N’oubliez pas!
Si une infection ou des signes d’infection (systémique ou locale) sont suspectés, vous devez réorienter le patient vers un spécialiste du soin des plaies.
Comment repérer l’infection?
Si une infection ou des signes d’infection (systémique ou locale) sont suspectés, vous devez réorienter le patient vers un spécialiste du soin des plaies.
Signes et symptômes classiques d'infection⁵ :
- Érythème (qui peut se présenter différemment selon la carnation/phototype de la personne).
- Chaleur locale.
- Gonflement / Œdème.
- Écoulement purulent.
- Rupture/déhisence et élargissement de la plaie.
- Douleur nouvelle ou croissante.
- Malodorance croissante.
Signes et symptômes d'une dissémination de l'infection⁵ :
- Induration étendue.
- Lymphangite (gonflement des ganglions lymphatiques).
- Crépitation.
- Rupture/déhiscence de la plaie avec ou sans lésions satellites.
- Inflammation ou érythème disséminé à plus de 2 cm des berges de la plaie.
Signes et symptômes d'une infection systémique⁵ :
- Malaise.
- Léthargie ou détérioration de l'état général.
- Perte d'appétit.
- Fièvre/pyrexie.
- Septicémie.
- Choc septique.
- Défaillance viscérale.
- Mort.
A garder en tête :
Le nettoyage et la détersion mécanique sont importants pour :
- Éliminer les débris et les tissus nécrotiques ou non-viables qui favorisent la croissance bactérienne, induisent une inflammation et retardent la cicatrisation de la plaie.
- Réduire les composants inflammatoires et les enzymes dans la plaie.
- Gérer l’équilibre bactérien nécessaire à une cicatrisation optimale
Le nettoyage de la plaie s’effectue avant ET après détersion !
Étape 4 : Comment choisir un pansement? ⁶⁻⁸
Une part importante de la gestion d'une plaie chronique consiste à choisir le pansement approprié. La question de savoir si un pansement est « approprié » dépend à la fois de l'état de la plaie et de la fréquence estimée des changements de pansement.
Sur la base de votre évaluation, vous devez décider quel pansement vous aidera le mieux à obtenir la cicatrisation.
Vous savez que vous avez choisi le bon pansement lorsque:
💡 Sa taille et sa forme vous permettent de le fixer sur une peau propre, sèche et saine afin de favoriser l'adhérence.
💡 Il élimine l’excès d’exsudat du lit de la plaie en l’absorbant et en le retenant sans relargage.
💡 Il maintient un environnement de cicatrisation humide.
💡 Il se conforme au lit de la plaie et réduit le risque d'accumulation d'exsudat en comblant l’espace à cicatriser, le vide entre le pansement et le lit de la plaie.
💡 Il protège les berges de la plaie et la peau périlésionnelle des traumatismes et de la macération en absorbant l’exsudat verticalement.
💡 Il donne confiance au patient et le sécurise.
💡 Il est confortable à porter.
Le saviez-vous?
L’espace à cicatriser est le vide entre le lit de la plaie et le pansement. Il est aussi nommé “espace mort”.
Choisir un pansement qui se conforme au lit de la plaie et comble l’espace à cicatriser limite le risque de fuite et de macération et favorise la cicatrisation.
Pour avoir plus d'information sur les pansement qui se conforme au lit de la plaie et comble l'espace à cicatriser cliquez ici.
Étape 5 : Comment surveiller le patient et l’évolution de la plaie? ⁴⁻⁹
Une évaluation complète doit être effectuée lors du bilan initial puis toutes les 3 à 4 semaines.
Il faut également réévaluer à chaque changement de pansement afin de contrôler le processus de cicatrisation. L’état de la plaie et l’état de santé du patient devront être mesurés par rapport aux objectifs et aux cibles identifiés dans votre plan de traitement.
Lors de la réévaluation, il est important de déterminer:
💡 Si le protocole de pansement actuel a permis d’atteindre les objectifs cliniques et ceux du patient. N’oubliez pas : l'état d’un pansement antérieur peut indiquer si une modification est nécessaire en ce qui concerne le type de pansement et la fréquence de renouvellement des pansements.
💡 Si une modification du plan de traitement est nécessaire. N'oubliez pas : il est généralement nécessaire d’attendre 14 jours après la mise en place de modifications importantes apportées au plan de traitement pour déterminer leur efficacité.
💡 Si le patient doit être orienté vers un spécialiste. N'oubliez pas : une détérioration de la plaie ou du bien-être général du patient doit entraîner une orientation automatique vers un spécialiste du soin des plaies.
💡 Si des diagnostics complémentaires sont requis.
Quand faut-il consulter ou se référer à un spécialiste?
Peu importe l’étape à laquelle vous êtes, vous devez consulter un spécialiste du soin des plaies si:
- Une infection ou des signes d’infection (systémique ou locale) sont suspectés.
- Une ischémie des membres inférieurs est présente ou si l’étiologie (la cause) de la plaie n’est pas connue.
- Une aggravation de l'état de la plaie est constatée (augmentation de la taille, profondeur, odeur, intensité de la douleur ou de l'exsudat).
- Une exposition des structures sous-jacentes (os, tendons) est observée.
- La zone de la plaie a diminué de moins de 25 % en 2 semaines pour la plaie du pied diabétique et en 4 semaines pour les autres plaies chroniques.
- Des complications d'une comorbidité apparaissent (diabète non contrôlé, aggravation de l'état vasculaire...) ou la décharge non optimale d'une plaie diabétique.
- Une dégradation générale de l’état de santé et du bien-être du patient est observée.
- Un retard de cicatrisation est lié à une étiologie iatrogène (ex. : traitement corticoïde).
- Une détersion énergique est indiquée mais ne relève pas de votre pratique
Pour aller plus loin
Découvrez qui est à l’origine du Parcours Vers la Cicatrisation et quels sont les outils associés: